Les techniques esthétiques pour estomper les cernes

C’est une grande demande en esthétique : effacer ces cernes qui donnent au visage un air toujours fatigué. Injections, lipofilling, peeling ou laser… pour y arriver, l’esthétique avance prudemment, tant la zone est délicate.

Sous les yeux, au niveau de la paupière inférieure, passe un réseau sanguin et lymphatique très complexe. Et ce réseau passe sous la peau la plus fine de tout le corps humain. Fragilité oblige, cette zone marque vite, et les demandes de correction sont fréquentes chez les trentenaires.

« Le cerne est une préoccupation fréquente car il marque et fatigue le regard dès 30 ans. Plusieurs problématiques sont exposées : la coloration mais aussi le creusement du cerne », dit le Dr Nadine Pomarède, dermatologue.

Pourquoi a-t-on des cernes ?

Quant aux raisons de voir les yeux se cerner, elles sont souvent héréditaires et liées au processus naturel de vieillissement.

Le Dr Franck Desasy, médecin esthétique, explique : « Sur cette zone, on constate trois phénomènes liés à l’âge qui aboutissent à un regard marqué : la perte de graisse, l’amincissement de la peau et le relâchement cutané. »

  • La perte de graisse ainsi que l’amincissement de la peau la rendent transparente et laissent voir le réseau veineux, d’où l’apparition des cernes bleutés, difficiles à corriger.
  • Et le relâchement cutané engendre des poches, associées ou non à des cernes, dont l’ombre crée un “effet cerne” même quand la peau n’est pas pigmentée.

Contre les poches, une chirurgie délicate

« Il peut d’abord s’agir d’un relâchement cutané avec un excès de graisse qui fait une ombre portée sur la paupière inférieure et provoque un cerne. Ce cerne peut être seulement dû à l’ombre de la poche, ou bien il peut, en plus, être pigmenté », raconte le Dr Olivier Galatoire, oculoplasticien.

Si la personne souhaite se débarrasser de cette poche, la réponse est chirurgicale. Muriel Bessis, présidente de l’Association des réussites et des ratés de la chirurgie esthétique (Arches), met en garde : « La zone du dessous de l’œil est très délicate et les interventions ratées existent, avec des conséquences importantes par la suite. Pour cette zone tout particulièrement, il faut se confier à un médecin très expérimenté, qui a l’habitude de travailler sur cette zone. »

Il peut effectivement arriver que la peau soit trop remise en tension, ce qui aboutit au phénomène dit “d’œil rond”.

Prix : pour une intervention chirurgicale sur les poches du dessous des yeux, compter entre 2 200 et 2 500 €.

Combler les creux des cernes avec des injections

Le dessous de l’œil peut également être marqué par un vrai creux avec un déficit de volume que l’on peut corriger avec une injection d’acide hyaluronique.

« Le vrai creux, c’est le cas le plus facile à traiter, même si le geste reste délicat, commente le Dr Desasy. On peut y faire du comblement avec un acide hyaluronique faiblement réticulé. L’idée est de corriger avec prudence, en piquant en profondeur, au contact de l’os, mais avec beaucoup de parcimonie, quitte à faire une retouche. Le résultat tient de 12 à 18 mois. »

Les suites sont simples, le regard peut être un peu marqué de bleus pendant deux ou trois jours.

Mais ce simple creux n’est pas le cas le plus fréquent, et souvent, les médecins doivent traiter une situation entre deux, c’est-à-dire une légère poche qui engendre un creux.La frontière est alors ténue entre deux stratégies esthétiques différentes : soit enlever la poche, soit injecter de l’acide hyaluronique pour estomper le dénivelé.

Dans quel cas peut-il y avoir un raté ? Une mauvaise indication et, par exemple, une injection qui n’aurait pas lieu d’être… et accentuerait la poche au lieu de l’estomper.

Prix : 450 et 500 € environ la seringue.

Une autre façon d’aborder ce cerne en creux est la méthode dite du lipofilling. Cette dernière consiste à injecter la propre graisse de la personne pour redonner du volume et combler un creux. La recommandation est, là encore, de bien choisir son spécialiste, qui doit absolument maîtriser parfaitement le geste. En effet, contrairement à ce qui se passe avec l’acide hyaluronique, la graisse n’est pas résorbable et, une fois l’injection réalisée, le résultat est durable.

Prix : à partir de 1 700 €.

Contre les cernes bruns ou violacés, un peeling

Les cernes colorés bruns dus à une hyperpigmentation sont très difficiles à traiter, et la demande est grande, surtout pour les peaux ethniques. « La coloration du cerne est, dans la majorité des cas, d’origine héréditaire et s’accentue avec l’âge. Le cerne coloré, brun voire bleuté, correspond à une accumulation de mélanine, associée à une stase de la microcirculation. Les préparations magistrales en pharmacie atténuent cette pigmentation », commente le Dr Pomarède. Mais nous restons encore assez démunis pour traiter les cernes colorés », rappelle le Dr Galatoire.

Pour les cernes bruns, la meilleure réponse est la même que celle utilisée pour estomper les taches : il s’agit des peelings dermatologiques. Mais il ne faut pas en attendre de miracle, même si le résultat est visible. Les peelings dépigmentants ont une action sur la stimulation de la peau.Ces peelings sont des TCA dosés à 15 %. Là encore, prudence sur cette zone : il vaut mieux augmenter la fréquence des peelings plutôt qu’augmenter la puissance.

Prix : de 250 à 400 € environ.

Les cernes colorés violets sont dus à un amincissement de la peau qui laisse voir les microvaisseaux et la couleur du muscle périorbitaire. Pas d’autre solution que de redensifier la peau. Parmi les techniques proposées : la mésothérapie (des injections de produits multivitaminés et d’acide hyaluronique très fluide) stimule le derme. Les résultats sont qualifiés de moyennement satisfaisants. La radiofréquence fractionnée a aussi pour objectif de stimuler le derme.

« Ces techniques ont, d’après mon expérience, des efficacités relatives mais quand on les associe, le résultat peut devenir correct », explique le Dr Desasy. Mésothérapie et radiofréquence fonctionnent bien ensemble, en faisant des séances espacées d’une semaine, avec trois ou quatre séances d’attaque puis un entretien une fois par mois.

Prix : 700 € pour un pack de 5 séances de mésothérapie, 900 €  la séance de radiofréquence fractionnée.

Le laser, pour un résultat global

Afin de traiter la qualité de la peau, les ridules et les cernes associés, le dermatologue ou le médecin esthétique peut aussi recourir aux lasers fractionnés ablatifs type Erbium et CO2.

« Ce sont d’excellentes indications pour retendre la peau et stimuler la fabrication de collagène, précise le Dr Pomarède. Les lasers fractionnés ont l’avantage de réduire le temps de cicatrisation (de trois à cinq jours), mais seule une partie de la peau est traitée. Il faut compter entre deux à trois séances, espacées de six semaines, pour obtenir un résultat de qualité en termes de lissage et de stimulation de la fabrication de collagène. »

Prix : 350 € environ.

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