Déchirure musculaire dans le dos : comment la traiter ?

La déchirure musculaire au niveau du dos survient suite à une fatigue musculaire, un échauffement insuffisant lors de la pratique du sport. Certains sports sont plus à risque d’entraîner une déchirure musculaire du dos. Lesquels ? Comment la traiter ? Les réponses du Dr Patrick Bacquaert, médecin du sport, vice-président et médecin-chef de l’IRBMS*, Hauts de France.

Il y a plusieurs stades de lésions musculaires : la contracture, l’élongation, la déchirure que l’on appelle aussi claquage, la rupture. Ces différentes lésions sont liées à leur profondeur. « En cas déchirure, les fibres sont lésées et rompues, ce qui provoque une douleur brutale, un ballonnement du muscle ou, au contraire, une forte contracture et l’apparition d’un hématome, précise le Dr Bacquaert. La déchirure musculaire peut aller jusqu’à la rupture avec désinsertion. La douleur est alors fulgurante et peut même provoquer un malaise. Il y a une rétraction musculaire car le muscle n’est plus attaché. »

Déchirure musculaire du dos : les sports à risque

La déchirure musculaire au niveau du dos touche les muscles grands dorsaux. Elle survient plus particulièrement lors de la pratique de certains sports comme l’haltérophilie, le lancer de poids ou le lancer de disque.

« La déchirure musculaire peut aussi survenir lors de petits gestes réalisés durant une activité physique, en faisant du bricolage, du jardinage ou un faux mouvement brutal, » précise le médecin du sport.

Comment la soigner ?

« Sur l’instant, il faut mettre en place le protocole RICE qui repose sur 4 principes, précise le médecin du sport : la pose de glace sur le muscle touché, la compression, l’élévation et l’immobilisation. En revanche, quelle que soit la douleur musculaire, il ne faut jamais masser en première intention ni appliquer de la chaleur. Ce geste aggrave la lésion et fait saigner les fibres musculaires. »

Comment se fait le diagnostic ?

« Lors d’une déchirure musculaire, le patient se présente souvent en position dite antalgique, c’est-à-dire en bloquant son attitude afin de ne pas souffrir, explique le Dr Bacquaert. Il faut alors faire la différence entre un lumbago et une déchirure musculaire. »

L’examen clinique repose sur la palpation du muscle atteint avec un examen comparatif afin de vérifier s’il y a une rétraction, la présence d’un hématome, d’une impotence fonctionnelle.

« L’examen complémentaire de référence pour la déchirure musculaire est l’échographie, précise le Dr Bacquaert. Et s’il existe un doute sur l’origine de la douleur une IRM ou un scanner peut aider. »

Déchirure musculaire : du repos avant tout

« Une déchirure musculaire se traite par le repos et le froid, jamais par la chaleur , précise le Dr Bacquaert. La mise au repos est de 15 à 30 jours et peut aller jusqu’à deux mois en cas de rupture. »

Dans un premier temps, le recours aux massages n’est pas conseillé. « Ils peuvent être préconisés après au moins 15 jours de cicatrisation, et après échographie de contrôle, quand il y a des cicatrices résiduelles fibreuses, boursouflées, détaille le spécialiste. On préconise alors des massages transverses profonds qui stimulent les fibres et les aident à récupérer. »

« On évite la contention par strapping circulaire afin de ne pas risquer de compression nerveuse ou circulatoire, conseille le médecin du sport. On préfère le strapping anatomique qui est du ressort du domaine paramédical ou médical, mais pas du particulier ! »

Si en urgence vous réalisez un strapping voire une contention afin d’éviter la diffusion d’un hématome évitez les bandages autocollants sur la peau et appliquez par-dessus des poches de froid toute les 2 heures pendant 15 minutes puis consultez un médecin.

* irbms.com

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