Ces dernières années, la palette de traitements d’un cancer du poumon s’est nettement enrichie. Plus personnalisés, mieux ciblés, les nouveaux médicaments sont moins toxiques que la chimiothérapie et plus efficaces à long terme.
Pour traiter un cancer du poumon, différentes stratégies sont utilisées, souvent combinées entre elles.
La chirurgie
Elle est réservée aux stades précoces de la maladie, lorsque le cancer est encore localisé dans le poumon. L’opération consiste à enlever la tumeur et les tissus environnants. Les ganglions lymphatiques à proximité sont également prélevés. Leur analyse va permettre de vérifier si les cellules cancéreuses ont commencé à se disséminer.
La chimiothérapie
Elle concerne les cancers du poumon qui ont commencé à s’étendre. Les molécules utilisées, le plus souvent des sels de platine, détruisent les cellules cancéreuses, mais aussi des cellules saines ce qui explique les nombreux effets secondaires. En général, le traitement est administré par voie intraveineuse (certaines molécules peuvent l’être par voie orale) en plusieurs cycles étalés sur plusieurs semaines. L’efficacité de la «chimio» reste limitée dans le temps. De plus en plus, elle est complétée par des thérapies ciblées ou de l’immunothérapie, des traitements plus spécifiquement adaptés au profil de la tumeur.
La radiothérapie
Elle consiste à irradier les cellules cancéreuses dans le but de les détruire. Les technologies modernes permettent de mieux cibler les tirs, afin de préserver au maximum les tissus sains du poumon et les organes situés à proximité, comme l’œsophage.
Les thérapies ciblées
Elles concernent environ 20 % des patients atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules, au stade métastatique. Il s’agit essentiellement de petits fumeurs ou de non-fumeurs. Chez ces personnes, la tumeur présente certaines anomalies génétiques (mutation EGFR, ALK ou ROS1). « Ces altérations agissent un peu comme un interrupteur qui viendrait déclencher le développement de la tumeur. Ces thérapies ciblées éteignent, en quelque sorte, cet interrupteur. Et cela marche dans 90 % des cas », explique le Pr Nicolas Girard, oncologue pneumologue à l’Institut Curie (Paris) et responsable de l’Institut du thorax Curie-Montsouris. Le traitement est administré en comprimés. Les différentes molécules disponibles peuvent être prescrites successivement en cas de rechute. Les thérapies ciblées viennent compléter une chimiothérapie.
L’immunothérapie
Ce traitement, administré en perfusions intraveineuses toutes les deux ou trois semaines, stimule les défenses immunitaires du patient afin qu’elles combattent elles-mêmes les cellules cancéreuses. L’immunothérapie est beaucoup moins toxique que la «chimio». Selon le Pr Girard, « elle a une efficacité prolongée dans le temps et réduit de moitié le risque de rechute ». Pour l’heure, ce traitement est réservé à certains patients au stade métastatique ou avancé. Il peut être associé ou non à une chimiothérapie classique.
Plus d’infos sur ce podcast réalisé par l’Institut Curie.