Mieux comprendre son bilan sanguin du cholestérol

Le bilan du cholestérol, ou bilan lipidique, est réalisé afin de doser l’ensemble des paramètres lipidiques. Il s’agit d’une prise de sang qui analyse de façon précise toutes les “fractions” du cholestérol et permet de distinguer le “bon” du “mauvais” cholestérol. Comment décoder les résultats ? Existe-t-il des contre-indications ?

Le bilan du cholestérol est une analyse de sang précise, réalisée suite à la découverte d’une augmentation du taux de cholestérol total, pour surveiller l’apparition d’une anomalie du cholestérol ou pour contrôler une anomalie déjà connue. En fonction des résultats, il convient de mettre en place des mesures hygiéno-diététiques (régime, activité physique …) ou des traitements médicamenteux.

Qu’est-ce qu’un bilan lipidique ?

L’examen consiste à prélever une infime quantité de sang au niveau d’une veine, qui est ensuite recueillie dans des tubes pour être analysée par un laboratoire. Seront dosés : le cholestérol total, le LDL-cholestérol (“mauvais” cholestérol), le HDL-cholestérol (“bon” cholestérol), parfois les apolipoprotéines A1 et B, la lipoprotéine a (Lp(a)), et souvent les triglycérides (autres lipides).

Quelles recommandations suivre avant un bilan du cholestérol ?

La personne doit être obligatoirement à jeun depuis au moins 12 heures, et le dernier repas ne doit pas avoir été trop gras (exit la raclette…). Il est également recommandé de ne pas changer ses habitudes alimentaires dans les semaines précédant le prélèvement, d’éviter la consommation d’alcool, le tabagisme ou encore une activité physique très intense pendant les 72 heures précédant le prélèvement.

Comment se passe le prélèvement ?

L’examen a lieu le plus souvent dans un laboratoire médical, mais il peut avoir lieu à domicile ou à l’hôpital. Il peut être effectué par un médecin, une infirmière (ou un infirmier), ou un assistant médical de laboratoire. La peau est localement désinfectée, au pli du coude, puis la personne introduit une aiguille à usage unique dans une veine du bras. Cela dure généralement quelques secondes. Sur le bilan, les résultats indiqués sont en g/l et en millimoles par litre (mmol/l).

Le bilan lipidique est-il douloureux ?

Comme dans le cas de n’importe qu’elle prise de sang, la douleur est très légère et de courte durée (le temps de l’introduction de l’aiguille). Elle peut être un peu plus importante si la personne qui réalise la prise de sang a du mal “à trouver” la veine et doit bouger l’aiguille dans la zone de prélèvement.

Y a-t-il des risques et des contre-indications ?

Les risques et les contre-indications sont les mêmes que pour une analyse de sang : il existe des risques minimes de malaise, d’hématome, de transmission de maladies par le sang… Généralement, aucune contre-indication n’est définitive.

Combien de temps avant d’obtenir les résultats ?

Les résultats peuvent être obtenus dans la journée. Ils seront envoyés à la personne prélevée et au médecin prescripteur.L’interprétation doit se faire de manière globale, en fonction des pathologies avérées et des autres facteurs de risque (diabète, hypertension artérielle, etc).

Qu’indiquent les mesures du bilan lipidique ?

Le cholestérol total

Il s’agit de la quantité de cholestérol mesurée dans le sang. Il est fabriqué par notre organisme et à partir des apports alimentaires, puis transporté par des lipoprotéines, dont le HDL et le LDL. Son taux varie légèrement en fonction de l’âge et du sexe. En moyenne, chez l’adulte, il ne doit pas dépasser deux  grammes par litre (les deux chiffres séparés par une virgule indiquent l’âge). Soit 2,40g/l à 40 ans ; 2,60 g/l à 60 ans, etc.

Le cholestérol HDL 

Il transporte le cholestérol jusqu’au foie où il est recyclé, c’est le “bon cholestérol”. Il doit être supérieur à 0,40 g/l pour les hommes et 0,50 g/l pour les femmes.

Le cholestérol LDL

Il livre le cholestérol du fois aux organes mais parfois ces particules sont responsables de dépôts dans les parois artérielles, participant à l’athérosclérose. On l’appelle donc le “mauvais cholestérol”. Il n’est pas mesuré, mais calculé en fonction des deux mesures précédentes, selon l’équation suivante : LDL-cholestérol = cholestérol total – HDL-cholestérol – (tryglycérides/5), en g/l. Il doit être inférieur à 1,60 g/l chez l’homme et 1,50 g/l chez la femme.

Pour cette raison, le dosage des triglycérides – fabriquées à partir des graisses de l’alimentation – est toujours associé à celui du cholestérol. D’ailleurs si cette valeur est trop élevée (supérieure à 3,5 ou 4 g/l selon les laboratoires), le calcul du LDL-cholestérol n’est plus possible. Un dosage spécifique peut alors être réalisé.

Le niveau de risque cardiovasculaire

Aussi appelé “score de risque cardiovasculaire”, il est calculé en fonction de plusieurs paramètres : sexe, cholestérol total, statut tabagique, tension artérielle, pour un âge compris entre 40 et 65 ans. Si votre risque est élevé voire très élevé, le médecin vous prescrira  dans les 3 mois des statines. Il vous encouragera à mieux manger et à faire plus d’activité physique.

L’objectif de LDL à atteindre 

C’est la valeur de LDL-cholestérol idéale à atteindre en modifiant son mode de  vie  ou en prenant des médicaments. Plus le risque est élevé, plus cette valeur est basse. « Elle est donnée à titre indicatif et doit être analysée selon l’état de santé du patient, insiste le Pr Renard. En effet, c’est davantage la baisse du risque global qui importe  que  celle du LDL-cholestérol. »

Pourquoi certaines valeurs peuvent-elles apparaître en gras ?

Cela indique une anomalie vis-à-vis des normes de référence. « Mais celles-ci sont à relativiser, parce que les valeurs limites du mauvais cholestérol sont très variables d’un laboratoire à l’autre », prévient le Dr Yann Pucheu, cardiologue. Surtout, elles sont à analyser en fonction d’un contexte global.

  • Si le cholestérol total est trop élevé à cause d’un taux élevé de HDL, et le LDL est dans la norme : « Ce n’est pas la peine de vous inquiéter, discutez-en plutôt avec votre médecin », rassure le Pr Vincent Renard, président du Collège national des généralistes enseignants. En effet, un haut taux de HDL est considéré comme un facteur protecteur.
  • Si le cholestérol total est trop élevé à cause d’un excès de LDL, il faut l’interpréter en fonction des autres facteurs de risques cardiovasculaires que sont : l’âge, le tabagisme, l’hypertension, le diabète, le sexe, le poids, l’insuffisance rénale, les antécédents familiaux cardiovasculaires.

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